La menace du virus, le confinement et l’accès limité aux produits alimentaires n’ont pas réussi à désamorcer le formidable élan de solidarité entre Mauriciens. Nous n’avons jamais été aussi distants – et pourtant, nous n’avons jamais été aussi connectés. Retours sur des initiatives à Moka et ailleurs qui mettent du baume au cœur.

 

Comme un seul peuple, une seule Nation

Il suffit de quelques scrolls sur Facebook pour se rendre compte de l’esprit de communauté qui résulte de la crise sanitaire actuelle. Messages remplis d’espoir et d’encouragements, collectes de fonds, échange de tips, partage de recettes, idées bricolage, photos humoristiques, cours de yoga, de permaculture, de couture… – le tout, gratuit.

Entre voisins, on troc des papayes du jardin contre un sachet de farine. On commande des paniers à plusieurs. On se renseigne sur les personnes âgées ou vulnérables du quartier pour leur déposer des vivres. On joue à la ravanne sur son toit pour divertir la rue. Entre amis, on prend des apéros virtuels. En famille, on s’appelle sur WhatsApp à longueur de journée. On envoie des vidéos des enfants à mamie et on se dit qu’on s’aime plus souvent. Oui, il y a définitivement quelque chose de beau dans ce confinement qui, comme l’a souligné le Dr Gaud, est avant tout un acte d’amour pour nos compatriotes les plus à risque.

 

Et à Moka ?

Les Mokassiens ont montré une solidarité exemplaire. À Mt Ory, Vishesh Doorgah et quatre amis ont créé un groupe Facebook à travers lequel ils collectent et distribuent des fonds et de la nourriture pour les familles nécessiteuses. « Nous avons réalisé une enquête sur le terrain pour identifier les familles pauvres, les travailleurs issus du secteur informel, les personnes âgées ne pouvant pas se déplacer. Depuis le début de notre initiative, et grâce à l’aide notamment du Constable Jérôme Retourner, nous avons pu distribuer des repas chauds, des vivres, des légumes. J’ai également donné un coup de main aux familles de Montagne Longue en apportant dans un 4×4 environ 35 bonbonnes de gaz chez elles », raconte Vishesh.

À Bois Chéri, Gary et Collin ont créé un groupe pour faire remonter les besoins et les informations relatives à la pandémie. Ils ont également mis en place une équipe de bénévoles sur le terrain pour la distribution des vivres. Enfin, ils ont fait appel aux jeunes possédant une voiture pour transporter les courses aux personnes âgées. À L’Avenir, à Sainte Catherine et à Camp Samy, des initiatives similaires ont été mises en place.

Enfin, la fondation ENL a distribué à une centaine de familles des colis alimentaires ravitaillés par les supermarchés Intermart et distribués par FedEx. Pour soutenir ce projet, le collectif citoyen Moka’mwad a lancé une collecte de fonds afin de permettre aux employés et aux habitants de Moka d’apporter leur soutien. Intitulée « Ansam anou ed nu bann vwazin », cette campagne est disponible en ligne sur la plateforme de crowdfunding locale Small Step Matters . Moka’mwad s’engage à verser un montant équivalent à la collecte à hauteur de Rs 150 000. Chaque roupie que vous donnez en vaut donc deux !

Et un grand merci à notre force policière

La plupart des opérations listées ci-dessus n’auraient pas été possibles sans le soutien courageux de la force policière qui a facilité la distribution des vivres. Enn gran mersi zot tou !

Pour contribuer à « Ansam anou ed nu bann vwazin », cliquez ici.